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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 12:49

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Le workshop utopique de Blanquefort s'est réalisé! Il a donné naissance a des improvisations d'architecture dont le maître mot fut l'échange. Echange entre l'architecte KInya Maruyama, les étudiants de l'école d'architecture de Toulouse, les apprentis d'Auteuils, les filles du Centre Abadie, les enfants du centre de loisirs, les éducateurs, l'atelier de cuisine nomade, l'association Art et Image, des couturiers, des agriculteurs des jalles et bien d'autres. Echange de connaissances, de techniques, d'envies, de désirs, de rêves. Ces installations contiennent un peu de chacun et portent en elles tous les souvenirs de leurs ouvriers.


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 La plus grande réussite de ce workshop se trouve dans les liens qu'il à tissés, dans les discussions qu'il a dévelopées, dans les rencontres qu'il a permises. Il ne s'agissait pas de produire des objets mais de fabriquer une vie, une utopie autour du projet qu'est la Vacherie. Cette manière de travailler en faisant participer un grand nombre de personnes consitue l'utopie. Faire en sorte que l'architecture crée une vie autour d'elle, avec elle.


En amont Bernard Lubat, Gilles Clément, Thierry Marx... sont venus nourrir l'utopie. Tout le monde est ensuite parti à la recherche de matières premières (bois, bambous, roseaux...) aux alentours. Kinya Maruyama à montré des techniques de travail, des modes d'organisation et il a guidé l'énergie déployée par les travailleurs. Puis grâce à l'étude de Cyrille Marlin sur la lisière, "refuge du vivant", Kinya Maruyama y a trouvé des situations, là un chêne, là une entrée, un début, une fin, des plantes. Chaque groupe à ensuite choisi l'endroit qui l'attirait et y à réalisé un espace dont l'imaginaire collectif s'est emparé pour en faire l'entrée  d'un monde merveilleux, une piste de danse, un serpent du bonheur, des poissons volants.


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Ensemble, nous avions une semaine pour montrer que la Vacherie sera un projet collectif unique, qui mèlera poésie, économie, générosité. Tous à la même enseigne, tous en action, sans frontières entre les âges. Du 23 au 27 avril, cette petite communauté d'ouvreurs a donc donné un premier goût du projet. La semaine d'improvisation a ouvert la porte des possibilités d'usages. Elle a donné une existence à un lieu qui se trouve dans la création. Un lieu de vie, de passage, d'échanges, qui se régérène constamment. Un lieu extraordinaire, qui questionne le rapport de chacun à la liberté. Comme une robinsonnade étrange à lisière du bois, cette expérience appelle les futures cabane à fugues. A la lisière du normal, de l'organisé, au seuil de l'extraordinaire, espace et imaginaire se répondent. L'atelier a ouvert une semaine d'enfance. 


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La place de l'improvisation dans l'architecture de Kinya Maruyama est essentielle. Elle ouvre la porte à l'imprévu, au désordre, au hasard, aux coïncidences, aux réparations, aux erreurs, aux accidents. On rate, et puis on rate mieux. On joue surtout. Pour Kinya Maruyama, si cette pratique imprévisible de l'architecture est aujourd'hui considérée par la doxa classique comme marginale, elle sera demain comprise comme entière et légitime.


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L'architecture de Kinya Maruyama puise dans les symboles et la poésie. Si le champ est un océan, la vacherie est une île. On aperçoit des poissons flotter au vent. Les carpes "Koi" sont des symboles puissants dans les jardins du Japon. Associées aux divinités des jardins, elles symbolisent le courage et la persévérance. La légende dit en remontant à contre-courant les rivières, les carpes "Koi" ont impressioné les dieux. Pour honorer leur courage, ces derniers décident de les transformer en dragon. Les carpes atteignent ainsi le ciel. C'est pourquoi au Japon, les jeunes confectionnent traditionnellement des carpes volantes, le jour des enfants, le 5 mai. 


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La lisière arbore un nouveau portrait. Elle est une contingence qui résulte de la tentative de la forêt de gagner naturellement sur les prairies et la régulation de ce phénomène par les cultures saisonnières du champ. Elle est donc en elle-même un symbole de transition entre deux mondes : le monde sauvage de la forêt, et le monde domestique de la nature cultivée. Un symbole qui prend toute sa force quand on sait que le projet de la Vacherie questionne le rapport à la norme, à la liberté, l'univers de l'enfance, le droit à la folie. 


Réaliser un parcours poétique à la lisière du bois. L'étude effectuée par Cyrille Marlin précise la multitude de situations qu'abrite la lisière. Elle a été le support du choix des sites de travail. Chaque situation a donné naissance à un projet spécifique. La lisière sera un lieu de promenade insolite. On viendra s'assoir au pieds du grand tilleul, dormir à la belle étoile, s'instruire sur la diversité du vivant, s'installer avec des amis pour un pique nic, planter sa tente pour un week-end. 


La porte d'Alice ouvre un passage vers le monde sauvage, mystérieux, et incontrôlable de la forêt. On quitte le champ de la nature cultivée pour un autre univers. La porte est faite d'un assemblage de bambous, une installation légère qui sert de support du développement du vivant. Elle se glisse a proximité de lianes de chèvres-feuilles et d'aubépines, pour que très vite, sa structure soit envahie du désordre apparent du vivant.

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Le serpent du bonheur ondule le long de la lisière, sa courbe imite et fôle l'ondoyance de la végétation. Le symbole des serpents et des dagons au Japon est associé à l'accès au bien être, au bonheur, par la pesévérance et par le courage. Le matériau est brut: des dosses de bois, ces premières tranches sciées d'une grume avec des morceaux d'écorce, évoquent la nature à l'état sauvage. 


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Porte dérobée de la fondation d'Auteuil


Porte de bois

Pose d'une ballade.

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Le projet continue! Il est livré à un instant de la réfléxion poétique, technique, esthétique l'entourant. Les grandes lignes étant jetées et les liens tissés, l'entretien, l'évolution, la vie du "projet lisière" est en perpétuel développement.

 


 

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